Triskaïdekaphone ou non, le chiffre fait peur. En décembre dernier, The Lancet dressait un horrible constat . Selon la revue scientifique britannique, seuls 13% des jeunes français (11-17 ans) pratiquerait au moins une heure d’activité physique par semaine. De quoi confirmer les chiffres de l’OMS en novembre dernier, qui plaçait la France au 119ème rang sur 146 pays étudiés. Un peu la honte, quoi.
13 %… mais, comment ?!
Le chiffre n’est que faussement surprenant. Il est le fruit logique d’un déclin progressif de la pratique sportive entamé depuis plusieurs décennies. En effet, 68% des jeunes de 15 à 24 ans pratiquaient une activité sportive au moins une fois par semaine en 2000, selon l’INSEE. En 2015, ils n’étaient plus que 39%. Pour un pays champion du monde de foot en titre, ça fait tâche, quand même…
Cette chute libre a de multiples facteurs : l’absence de transmission par les parents, des journées très longues à l’école, et un manque de considération pour le sport en général… avec des conséquences directes sur la santé. Au-delà de la prise de poids, le risque de maladies cardiaques monte en flèche (Les jeunes ont perdu 25% de leur capacités cardiovasculaires en 40 ans !) Sans oublier la perte des bénéfices moraux du sport (confiance en soi, enrichissement de la vie sociale…).
2024, une lueur d’espoir ?
Toutefois, 2024 pourrait inverser la donne. Gonflé par les Jeux, le budget des sports 2020 est en hausse (710 millions contre 524 millions en 2019) et l’État investit massivement dans les infrastructures sportives, notamment en ville. Des prémices encourageantes, mais qui doivent être suivies d’une augmentation du sport à l’école. Créé à cet effet, le label « Génération 2024 » doit s’implémenter au plus vite. L’école est, par excellence, l’endroit où le changement doit s’amorcer.
Dans cet objectif, le Ministre de l’Education Nationale, Jean-Michel Blanquer et la Ministre des Sports, Roxana Maracineanu ont annoncé le début d’une expérimentation sur les « classes actives » : 30 minutes d’activité physique par jour à l’école. Les enseignants volontaires pourront ainsi ajouter 30 minutes d’activité physique quotidienne dans leur classe, avec des outils pédagogiques construits par des enseignants et des experts du sport-santé. Les 30 minutes pourront être fractionnées, intégrées au temps de classe sous forme de pauses actives, ou proposées pendant tous les temps de la vie scolaire (les récréations, les pauses méridiennes…) et périscolaires.
Après la phase d’expérimentation, un dispositif d’évaluation va être mis en place pour en mesurer les effets sur la santé, le climat scolaire et l’épanouissement des enfants.
La semaine olympique et paralympique : l’effet JO !
D’ailleurs, ça tombe bien ! Du 3 au 8 février, la semaine olympique et paralympique avait lieu pour la quatrième fois. Annuelle, cette semaine est l’initiative du CIO suite à l’attribution des Jeux à Paris. Organisée dans les écoles à travers le pays (2 500 établissements et 400 000 élèves concernés), l’édition 2020 sert de mobilisation générale contre la sédentarité des jeunes pousses. Pour transmettre les valeurs citoyennes et sportives des JO aux élèves, des rencontres avec des athlètes de haut niveau ont été organisées. Ladji Doucouré, Estelle Mossely où Sami El Gueddari se sont, entre autres, prêtés au jeu. Afin de changer le regard sur le handicap, des « mises en situation » ludiques ont eu lieu, avec des parties de basket-fauteuil par exemple. Et pour inciter les élèves à se « bouger » davantage, des initiations à différents sports étaient proposées.